CONCEPTION DU LOGO
ASSOCIATION
DES KANAK ET AMIS DE BORDEAUX
©
2002 Dolorès BODMER

Couleurs
associées aux idées exprimées au travers du logo :
VERT :
Nickel, niaouli, végétal, nature, éphémère, association à une ethnie, espoir...
ORANGE/JAUNE :
Terre, nickel, chaleur, Garonne, association à une ethnie, liens fraternels...
BLANC :
Neutre, calcaire des îles, fleur de niaouli et son agréable parfum attractif,
association à une ethnie, paix, pacifique...
NOIR/GRIS :
Neutre, maux, intégration, association à une ethnie, métissage d’homme,
métissage d’éléments, de matière...
BLEU :
Garonne, mer, Océan, rêves et projets associés, désir d’infini...
Les couleurs
ont été choisies dans des tons varié et complémentaire à la fois, agréable,
doux, mélodieux... Il s’agissait d’évacuer tout le contenu agressif, afin de
rester sur une idée d’apaisement de l’image, des sens... Cette neutralité se
remarque également dans l’utilisation des couleurs neutres qui exprime
particulièrement la pensée dominante de l’Association se voulant apolitique.
Ce mélange
pourtant attractif, non agressif, affirme notamment l’état d’esprit de
l’Association évitant toutes contraintes, d’adhésion, d’enfermement sur
elle-même... exprimant par la même une volonté d’ouverture sur les autres, sur
l’extérieur en général.
APPRECIATION PERSONNELLE LIE A LA REALISATION DU LOGO
Thème central :
« Symbolique de sens et d’essence. »
Volonté de
révéler l’association par rapport à son contexte. Il s’agit de faire ressortir
le caractère associatif des Kanak et Amis sur un support géographique dont les
termes sont définis puisqu’il s’agit de Bordeaux et plus globalement la
région aquitaine.
Le choix ensuite
d’y intégrer la région vient du fait que certains ne vivent pas sur Bordeaux
même, mais sur des communes alentours. De plus, ce plus grand support permettait
d’intégrer la lettre B associé à A.K.A.B. d’une manière inversé, ce qui
exprimait la volonté de placer la Nouvelle-Calédonie en avant du logo et par la
même rebondissait sur l’idée que l’on se fait généralement de l’hémisphère sud :
« se sont ceux qui on la tête en bas »... Pourquoi ne pas inverser les rôles ?
La couleur
bleue invitant à l’évasion et au rêve…
Le choix concret
d’y faire figurer la Garonne à la fois en tant qu’élément liquide et
comme une partie d’un tout que constitue l’océan (l’écosystème marin), servira à
tous ceux qui souhaitent décoder le logo. Chaque composante a été inscrit pour
être vu ou lu sous forme d’une grille de lecture dont l’essence même tourne
autour du kanak et de sa vie en Nouvelle-Calédonie et dans le Pacifique
en général.
Placer la
Nouvelle-Calédonie dans une position centrale et de couleur blanche
lui enlève toute connotation et permet à l’imagination de chacun, initié et
non-initié, de lui donner vie.
On peut alors
lui céder dans cette première lecture la barre principale de la lettre K.
Cela invite
également au fait que l’Association malgré ce lien à la Nouvelle-Calédonie qui
lui est central et fort, permettant de la sorte une attraction entre ces
membres, intègre d’autres composantes n’ayant pas forcément une accroche aussi
importante qu’un originaire de là-bas, mais avec des pensées, des états d’esprit
enrichissant pour tous.
Cette forme à la
fois concrète et abstraite de la figuration artistique permet de percevoir
derrière ce support, d’autres symboliques en écho à la culture kanak, premier
élément de l’association A.K.A.B.
Il apparaissait
donc utile de charger de noir le contour de la Grande Terre, afin de
révéler sous forme d’aparté, la flèche faîtière vers lequel fédère chaque
élément du logo dans la charpente (le squelette) abstraite d’un toit de case,
dont le faîte est apostrophé par l’estuaire de la Garonne. Cette vision est
particulièrement le fait du pourtour de la région aquitaine, comme pour insister
sur le fait que Bordeaux n’est que le support, certes important, de nos
aspirations souvent d’essence néo-calédonienne. On peut également y voir une
union commune de chacun des individus vers le centre figuré par l’A.K.A.B. et dont
les rôles aussi minime soit-il, sont nécessaires dans l’évolution de ce système
associatif.
La
Nouvelle-Calédonie expose pareillement l’image de l’arbre portant des fruits
symboliques (feuilles et fleurs) et puisant sa force de l’élément liquide
(Garonne et plus largement l’océan dans la vision d’un lointain à essence
Pacifique et néo-calédonienne) et de la terre (l’Aquitaine et plus largement la
Terre de sens et d’essence kanak). Cette nouvelle vision abstraite apporte au
logo une autre entrée de lecture, plus palpable, dont la ligne maîtresse est
engagée par la Garonne (liquide, terre, végétal).
Pourquoi le
choix des fleurs de niaouli ? Il s’agit avant tout d’un symbole fort en
sens et en essence et malgré cela très peu usité. Les deux fleurs servent avant
tout à concrétiser les actions productives de l’Association (« association dont
les actions portent des fruits »).
Ensuite le fait
qu’elles soient détachées de l’arbre, matérialisé par la Nouvelle-Calédonie,
montre leur caractère symbolique puisqu’elles doivent toujours vivre malgré
cela, essence en soit d’une volonté de continuité dans le temps et l’espace des
actions entreprises.
Dans la
pratique, elles servent au deux centres du B du logo A.K.A.B.
Le cortège de
couleurs jaune, vert, orangé, ocre, sienne naturelle se voulant doux,
harmonieux, chaleureux à la fois et le plus naturel possible, allie les marques
les plus recherchés par l’association. Dans un autre temps, il marque les
volontés individuelles de retirer de l’espace bordelais (les deux fleurs formant
deux espaces dans le B = support délocalisé de vie de chacun), une forme de bien
être réel à défaut du mieux souvent rêvé.
Les feuilles
de niaouli donnent à l’Association son aspect dynamique dans ce quelles
transpercent en quelques sortes l’espace par leurs formes affinées et allongées.
Cette volonté de conquête du terrain, comme une main mise originale de chaque
côté des fleurs, insiste sur cette force active de chacun des membres de
l’association à faire réussir les initiatives engagées.
Pour apprécier
davantage encore ce que nous disions plus haut, à savoir un symbole fort en sens
et en essence, tous ceux qui connaissent les vertus de l’essence de niaouli
savent que son extraction est en grande partie du a ces feuilles. Retenons donc
la leçon que même les plus petits éléments constituant l’arbre sont
indispensables, aussi chaque individu de l’association, kanak ou sympathisants a
son importance. La simple présence, comme un engagement plus actif est un baume
contre les mauvaises passes que traverse chacun, âgées ou plus jeunes,
travailleurs, militaires, étudiants ou autres.
Leurs couleurs
vertes inspirent espoirs, celui qu’a qui que ce soit de faire réussir sa voie,
sur Bordeaux pour y vivre ou alors pour habiter ensuite ailleurs, principalement
pour la plupart en tout cas, en Nouvelle-Calédonie.
COMMENT LIRE LE LOGO ?
Un logo s’il est
nécessaire de le rappeler essaie de rassembler le moins d’éléments possibles
afin de rendre malléable la formulation artistique, a contrario la symbolique se
voudra riche. Il n’est donc pas nécessaire de retranscrire la totalité d’une
réalité pour en apprécier la juste valeur symbolique. C’est à chacun selon sa
propre sensibilité artistique, selon sa culture, son façonnement social de
comprendre ou de ressentir chacun des éléments d’un logo, sachant que cette
réceptivité sera divergente d’un individu à l’autre.
L’association
étant avant tout kanak en association avec d’autres composantes multiethniques,
il s’agissait d’emboîter ces éléments dans un logo où tous se sentirait intégré
comme dans la réalité au sein de l’Association des Kanak et Amis de Bordeaux. Le
chemin à suivre revêt donc une importance de fait dans le milieu Kanak, mais
sans doute dans d’autres communautés d’où leur valeur universelle, le logo
empreinte ainsi les voies de la nature que sont la terre, l’eau,
le végétal, le vent.
La terre
en tant que Mère nourricière, source et support de vie, visible dans la
figuration de la région aquitaine et de la Grande Terre…
L’eau
visible dans la représentation de la Garonne et sous-entendu par la couleur
bleue, essentiel à la vie…Bleu comme ce désir d’infini, de Pacifique…
Le végétal
palpable par ces feuilles et fleurs de niaouli, emblème de sens et d’essence…
Le vent,
invisible et pourtant d’une force sans pareil, c’est cet élément qui détient la
clef du sens de lecture de ce logo…
Imaginons la
figuration climatique d’un tourbillon dépressionnaire ou tout simplement la
façon dont on représente le vent sur un support et laissons notre œil suivre le
logo poussé par cette force invisible…
La lettre A
de Association se lit plusieurs fois en formant une sorte de cercle autour
de la Nouvelle-Calédonie, comme pour accentuer le caractère associatif
(associer, lier)…La particularité de ce A et de ne pas avoir une barre au milieu
dans un souci d’éviter de surcharger la représentation.
Ce logo se lit
donc au gré du vent et du sens voir de l’essence que chacun veuille bien lui
accorder…
On peut y voir,
pour reprendre ce qui a déjà été dit, un habitat, une case dont le faîte se
trouverait à l’estuaire de la Garonne, les végétaux seraient la charpente,
l’ossature et la couverture l’élément liquide de la surface aquitaine, le tout
surmonté d’une flèche faîtière symbolique, la Nouvelle-Calédonie.
Un autre regard,
un autre sens de lecture et le logo se transforme en un masque contemporain dont
le visage, la surface aquitaine est appropriée pour recevoir le nez qu’est la
Nouvelle-Calédonie, les yeux avec ces deux fleurs de niaouli, les cils et
sourcils sont matérialisés par les feuilles de chaque côté des fleurs et la
bouche se retrouve à l’estuaire de la Garonne.
D’autres y
verront un oiseau, un papillon, une libellule, voir d’autres choses encore si
affinité…
Le but de ce
logo, de cette lecture symbolique est de rester ouvert à l’imaginaire, a la
sensibilité artistique de chacun, au même titre que l’état d’esprit de
l’Association se voulant libre et ouverte à tous, formant ainsi un métissage
culturel riche.
Aussi est-il
approprié de voir ce logo comme un symbole fort de Sens et d’Essence…
|